sak ifé nout jordu ék nout demin

Pauvreté : circulez, y a rien à voir !


Édito
Vendredi 1 Novembre 2013

Mardi 29 octobre : assises de la Pauvreté. François Chérèque , nommé par le gouvernement, vient entendre les propositions des Réunionnais pour lutter contre la pauvreté dans notre île, où, rappelons-le, 42% de la population vit en dessous du seuil.


Principalement touchés par ce fléau social : les personnes âgées et les jeunes. La veille, au journal télévisé d’une télévision locale, le "M Pauvreté" du gouvernement annonce qu’il est prêt à entendre les demandes particulières de La Réunion, du fait du contexte "hors norme", et à demander un volet spécifique pour les Réunionnais.

Moi, lecteur et téléspectateur lambda, je me dis que quand 42% d’une population vit en dessous du seuil de pauvreté, quand les témoignages de mal-être et de difficultés quotidiennes se multiplient, et quand un signal de main tendue est lancé aussi fortement, la mobilisation politique sera forcément au rendez-vous.

Quelle déception ! Seuls 4 élus ont daigné se déplacer : la Présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, le sénateur Paul Vergès, le maire du Tampon Paulet Payet et celui de Sainte-Suzanne Maurice Gironcel. Des députés : aucun ! Des maires des communes les plus touchées, comme Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Pierre : aux abonnés absents !

Du coup, écoutons bien les déclarations finales de François Chérèque : il a entendu les demandes des élus et acteurs présents, mais regrette l’absence des autres élus, notamment des maires.

Entre les lignes, cela veut dire : "si les maires et les députés ne sont pas là, c’est sans doute la preuve que la situation est bien moins grave que ce qu’on m'a dit". Conclusion que nous pouvons en déduire : il y a peu de chances que La Réunion bénéficie d’un traitement particulier, alors même que c’est objectivement le département le plus pauvre de France !

Nos députés et maires étaient-ils absents pour ne pas mettre dans l’embarras un gouvernement qu’ils soutiennent pour la plupart ?
Ont-ils une fois de plus joué le jeu de la solidarité de parti au lieu de jouer celui de la solidarité avec la population qui les a élus ?

Ou tout simplement, méprisent-ils ces pauvres que, d’une manière ou d’une autre, ils comptent bien s’attacher à coups d’aumônes et de contrats aidés ?

En tous les cas, leur absence est pitoyable et nous, électeurs, saurons leur montrer que nous valons mieux qu’eux lors des prochaines élections : ils nous oublient, mais nous ne les oublierons pas !
 

J. Cadet


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